Skip to content
Blog

Comment IDinsight participe à l’amélioration des conditions des femmes au Sénégal et au Niger

C’est le 8 Mars, la Journée Internationale des droits des Femmes, et notre équipe IDinsight WNA (West and North Africa – Afrique de l’Ouest et du Nord) souhaiterait en profiter pour faire le point sur certains de nos projets en cours, portant  sur l’amélioration des conditions de vie des femmes, au Sénégal et au Niger.

Photo by Nasita Fofana/IDinsight

Au Sénégal, nous menons une étude pour estimer la contribution économique et sociale des femmes du secteur de la pêche artisanale afin d’encourager la signature du Décret de reconnaissance légale des métiers de la transformation artisanale de produits halieutiques par les pouvoirs publics.

© Clément Tardif/Greenpeace

Au Sénégal, ce sont des milliers de femmes transformatrices de produits halieutiques qui luttent encore pour la reconnaissance de leur activité professionnelle. Grâce au support de la fondation Hewlett, nous menons en collaboration avec Greenpeace Africa et le Réseau des Femmes de la Pêche Artisanale du Sénégal (REFEPAS) une étude sur l’importance du rôle économique et social des femmes dans le secteur de la pêche artisanale ainsi que sur les défis auxquels elles font face au quotidien. Cette collaboration émane du constat de nos partenaires de Greenpeace Africa et du REFEPAS, dénonçant la concurrence déloyale des usines de fabrication de farine et d’huile de poisson envers les femmes transformatrices des produits halieutiques, ce qui affecte la durabilité et la résilience de leurs activités. Alors que le gouvernement sénégalais s’engage pour l’autonomisation des femmes et l’autosuffisance alimentaire, le métier de ces « championnes » n’est pas encore reconnu par la loi. Depuis dix ans, le REFEPAS est en attente de la signature du décret de reconnaissance des métiers de la transformation artisanale des produits halieutiques qui devraient permettre aux femmes transformatrices de jouer pleinement leur rôle dans le développement de la pêche Sénégalaise.

Pour faire avancer les discussions en cours avec le Ministère des Pêches et de l’Economie Maritime, IDinsight a été mandaté pour mener une étude visant à faire le point sur la contribution économique des femmes de la pêche artisanale ainsi que les défis associés à l’exercice de leurs activités. Ainsi IDinsight a mené des enquêtes auprès de 282 femmes pêcheuses, mareyeuses et transformatrices, à l’échelle des 7 régions maritimes du Sénégal et au niveau de 46 sites (19 sites de transformation du poisson, 16 quais de pêche et 11 sites de cueillette).

Un comité consultatif formé de représentants du Ministère des Pêches et de l’Economie Maritime, du REFEPAS, de Greenpeace Africa, de l’ADEPA (Association ouest africaine pour le développement de la pêche artisanale), d’Enda Graf Sahel et du projet USAID Feed the Future – Dekkal Geej, a été constitué pour orienter l’équipe de recherche et s’assurer que l’étude proposée réponde aux priorités du secteur.
Les premiers résultats de l’enquête effectuée en décembre 2022 et en janvier 2023, révèlent que les femmes jouent un rôle économique et social indéniable au sein de leur communauté. Elles participent activement aux diverses dépenses au sein de leur foyer. Avec en moyenne 5 enfants à charge – presque 90% d’entre elles prennent en charge totalement ou partiellement leurs frais de scolarité et de santé, ainsi que les dépenses d’alimentation du ménage.
Par ailleurs, les femmes jouent un rôle économique important en soutenant directement et indirectement des milliers d’emplois. Cependant, nombreuses sont les difficultés rencontrées par ces femmes dans l’exercice de leur activité au quotidien. Presque 80% des femmes interrogées rapportent des grandes difficultés à se procurer les matières premières dont elles ont besoin en raison de la rareté et de la cherté de la ressource Selon ces femmes, leur situation ne cesse de s’aggraver. En effet, deux tiers d’entre elles disent avoir vu leurs revenus diminuer au cours des 5 dernières années.

Briser le tabou de l’hygiène menstruelle des filles

Au Niger, où les menstruations restent un sujet tabou et stigmatisant socialement, seules 30% des filles ont entendu parler des menstruations avant leurs premières règles (UNICEF), et beaucoup n’ont pas accès aux produits d’hygiène qui leur permettent de gérer normalement leurs règles.

© Kate Holt

Pour remédier à cette situation, l’organisation Girls Engaged in Medicine and other Sciences (GEMS) a lancé en 2019 le programme Fahamey, qui cherche à atténuer les obstacles matériels et informationnels à une gestion efficace de l’hygiène menstruelle et à renforcer les connaissances et la sensibilisation des communautés en matière d’hygiène menstruelle. GEMS prévoit d’ici 3 ans de toucher 5 000 bénéficiaires directs.

IDinsight WNA intervient cette année pour renforcer la conception du programme Fahamey et permettre sa mise en œuvre efficace, à travers des ateliers de Théorie du changement et une revue de littérature sur les interventions à l’efficacité prouvée. Il s’agit du deuxième projet que IDinsight WNA conduit sur le sujet de la gestion de l’hygiène menstruelle (MHM – Menstrual Health Management). En 2021, nous avions déjà collaboré avec APIAFRIQUE, YUX design, et IT4LIFE dans le cadre de la création de l’application mobile Weerwi, qui offre à toutes les sénégalaises des informations pertinentes, en langues locales, sur la gestion des règles. Comme pour Weerwi, notre équipe utilisera la technique de Théorie du Changement dite de narration visuelle (visual storytelling) pour pouvoir identifier en amont les aspects du programme à renforcer avant sa mise en œuvre.

IDinsight et GEMS prévoient de commencer officiellement leur collaboration vers la fin du mois d’avril 2023, et les ateliers sur la théorie du changement vont s’étendre sur deux semaines à partir de début mai.