Ce document, commandé par la William and Flora Hewlett Foundation, offre une perspective sur l’avenir de l’évaluation d’impact, basée sur le travail d’IDinsight. Il utilise des évaluations d’impact rigoureuses comme outil pratique pour les décideurs politiques et les organisations non gouvernementales dans les pays en développement. L’objectif de ce document est d’expliquer comment les évaluations d’impact peuvent réaliser tout leur potentiel pour améliorer les programmes sociaux dans le monde en développement.
Évaluation d'Impact Axée sur les Décisions comme Outil Pratique pour la Prise de Décision Politique - 1 Mo
Les évaluations d’impact ont enrichi le discours et la réflexion sur le développement international au cours des 15 dernières années, mais leur potentiel pour améliorer les vies n’a pas encore été pleinement réalisé. À ce jour, les évaluations d’impact rigoureuses ont surtout contribué à un agenda mondial d’apprentissage. Ces « évaluations axées sur les connaissances » (KFEs) – conçues pour construire des connaissances globales sur les interventions et théories de développement – ont catalysé un dialogue plus sophistiqué sur les résultats et affiné des théories de développement importantes. Les preuves créées par les KFEs ont également conduit à l’adoption internationale de plusieurs interventions.
Cependant, deux défis ont limité l’utilisation des KFEs pour informer les décisions politiques et programmatiques. Premièrement, les incitations des évaluateurs sont souvent mal alignées avec les besoins des acteurs de terrain. Deuxièmement, de nombreux résultats d’évaluations d’impact ne se généralisent pas à travers différents contextes.
Pour mieux informer l’action en matière de développement, les évaluations d’impact doivent être adaptées comme des outils spécifiques au contexte pour la prise de décision, intégrées dans les systèmes locaux de recherche de solutions. Un nouveau type d’évaluation d’impact a récemment émergé, priorisant les besoins de prise de décision des acteurs de terrain par rapport aux contributions potentielles aux connaissances mondiales. Ces « évaluations axées sur les décisions » (DFEs) sont motivées par la demande des acteurs de terrain, adaptées à leurs besoins et contraintes, et intégrées dans leurs structures. Les DFEs atténuent les limitations de généralisabilité en testant les interventions dans des conditions très similaires à celles dans lesquelles elles pourraient être étendues. En réorientant l’objectif principal de l’évaluation, elles permettent aux acteurs de terrain de générer et d’utiliser des preuves rigoureuses plus rapidement, plus économiquement et plus efficacement.
Reconnaissant que la distinction entre les KFEs et les DFEs n’est pas binaire – chaque évaluation possédant des caractéristiques variées de KFE et de DFE – nous avons développé ces termes pour clarifier les objectifs d’une évaluation donnée et offrir un cadre conceptuel utile pour représenter deux axes de l’évaluation d’impact rigoureuse.
Nous soutenons que l’avenir de l’évaluation d’impact devrait inclure une utilisation continue des KFEs, une utilisation significativement élargie des DFEs, et une stratégie claire pour déterminer quand utiliser chaque type d’évaluation. Lorsque le besoin principal est de disposer de preuves rigoureuses pour informer directement un programme ou une politique de développement particulier, les DFEs seront généralement l’outil le plus approprié. Les KFEs, en revanche, devraient être utilisées lorsque l’objectif principal est de faire avancer la théorie du développement ou dans des cas où une forte validité externe est prévue. Cette calibration nécessitera d’élargir l’utilisation des DFEs et de cibler davantage l’utilisation des KFEs.
Pour promouvoir l’utilisation de preuves rigoureuses afin d’informer l’action à grande échelle, nous identifions deux stratégies pour augmenter la demande et quatre stratégies pour augmenter l’offre de DFEs. Pour stimuler la demande de DFEs :
Pour renforcer l’offre de DFEs :
Globalement, pour maximiser l’impact social des évaluations d’impact, tous les acteurs impliqués (acteurs de terrain, bailleurs de fonds et évaluateurs) devraient avoir une clarté sur l’objectif principal de chaque évaluation et choisir le type d’évaluation approprié (DFE ou KFE) en conséquence. Nous envisageons ensuite que les DFEs soutiendront une innovation robuste où les variations d’interventions seront générées et rigoureusement évaluées dans des cycles rapides. Les KFEs et les DFEs – ainsi que les systèmes de surveillance améliorés, les big data et d’autres développements de mesure émergents – joueront un rôle crucial pour renforcer le lien entre les preuves et l’action.
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